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“Of the Glowing Mud” is an intense mixture of sound design, avant gard composition and experiment in tone and structure. It is an exploratory work that unfolds it’s mystery with repeat listens and immersion. Often sounding alien and organic within the same track, “Of the Glowing Mud” is an expansive mixture of eerie heaviness and delicate sonic architecture. Visions of glacial ice melting, spider webs being spun, Electricity spreading across a grid or cavern spelunking reveal themselves over the two sides of chrome tape. Carine says that Cat’s ears will especially appreciate certain tracks on the album. (www.northern-plastics.com/barge-recordings/)
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Carine Masutti was once Temporary Item.s, but has lately found greater permanence as herself. A limited edition treat from earlier this year (77 tapes for the world...), her Of the Glowing Mud cassette on Barge now has a companion EP - Of the Glowing Mud II, suitably if prosaically - to house remaining pieces from the original exhibition. 

Immersion in the full mud bath is recommended. These 11 pieces affirm while darkly extending Masutti's distinctive, lop-sided sound - its lurching playfulness, its idiosyncratic, percussive textures, its femininity (perhaps that last is just the power of suggestion, though it'd be a stretch to describe very much of either Mud as macho). 

The unexpected meshing of the alien & the organic, as Barge brilliantly puts it, is striking. While those spelunked caverns seem like the aptest setting for many of these dank reverberations...

All tracks mastered by the great Denis Blackham, btw - in what must have been one of his last assignments before 'semi-retirement'. No surprise that he brings much glow & no mud...
(Julian Lewis - Lend Me Your Ears)
earslend.blogspot.fr/2014/12/cavern-spelunking.html

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«Une grande inventivité et une grande liberté. Il y a des musiques comme ça qui nous captent l’oreille, des matières qui nous tirent peu à peu et nous emmènent vers quelque chose.»
David Jisse - France Musique - 12/05/2014
www.francemusique.fr/emission/electromania/2013-2014/maja-ratkje-nicola-ratti-thomas-tilly-05-13-2014-00-00


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"The true sign of a piece of music that not only really affects you but also you really enjoy is often in the notes I take when reviewing it, and yes I have an actual notebook I take notes in for every cassette that I review. As I read back the notes from this cassette though, and remember how it sounded, I can’t help but think that many of the sentence fragments I scribbled down about this could be revised and arranged to form a poem.
Side A begins with some shrieking noises, birds chirping and other animal noises before the synth doom moves in and takes on the rattling of electric guitars. There are high pitched beeps, and then the Atari 2600 sound of Return of the Jedi leads to shaking.
On the flip side, I have the note already written in verse that:
“Barking dogs give way to violins”
If that could not be part of a poem than I suggest you dig up Bukowski so he can slap you in the face. We go from musical glasses to the sound of Big Ben. There are female spoken words and we end on something between Kill Bill and A Clockwork Orange.
Though I put most of that into sort of sentences and sort of paragraphs, they could be easily pulled apart and arranged as a poem, which I think someone should maybe do, but hey, why not listen to this cassette by Carine Masutti and write your own poetry." (Joshua Macala - www.raisedbygypsies.com)
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"De source fiable, on me glisse que Carine Masutti n’aime pas ces étiquettes ; se méfie, se défie de ces écoles, mouvements à manifestes, à quoi l’on serait tenté, pour des questions surtout de moyens techniques qu’on lui soupçonne, de la rattacher : sons d’environnements, concrets, travaillés à même leurs paramètres physiques – hauteur, intensité, durée, fréquence ; enveloppe, grain, amplitudes modifiés, modelés ; amplification de détails infimes, tissages de complexes d’après ces éléments recueillis, pris, saisis. Et puis peut-être : générateurs de sons les plus directs possibles, depuis les charges électroniques, ioniques ; émission, matérialisation, œuvre dans le spectre.

Pourtant, donc, celle qui signe est formelle : ceci n’est pas "de la concrète" ; encore moins "de l’électro acoustique" ; puis elle précise : cette musique s’appelle "Soupe Primordiale". C’est pertinent, en fait. Très. Comme le choix parfait de ce titre de plage qui devient celui du cycle : "De la Boue Luisante". Il y a bien une vie en formation, dans ces sons ci, en mutation, un éternel devenir dans les croissances, les bourgeonnements de cellules, comme dans les corruptions de matière, les délitements. L’élément primaire se scinde et prolifère, se réduit au plus ténu de son code génétique, de sa structure carbonique. Les mouvements sont des impulsions, micro courants dans les tissus, matières grises ou muscles ; ou migrations de plus simples organismes, propulsion protozoaire.
Ensuite ce sont des chiens. Plus loin une voix humaine – en un dialecte éteint, une langue dont cette trace, sur la bande entendue, est la toute dernière, articulée par l’ultime locutrice. La fin d’un monde alors qu’autours les ères continuent de naître, de s’abîmer, de ne pas prévenir qu’elles mutent…

Of The Glowing Mud, c’est vrai, fait fi de bien des règles d’écoles, se passe d’extensions, spéculations, réductions théoriques ; le son ose raconter, sans peur de souligner naïvement – parce qu’il est proche, intime le plus possible avec sa matière ; parce qu’ainsi à ne pas dire des histoires mais faire sentir les espaces où ça marche, ou ça vole, ou ça aboie disais-je, ou ça grouille en dessous, il s’agit de sentir, toucher la chair de mondes plutôt que d’en entendre la linéaire évocation. Cet objet ouvre une porte, une plongée, une clairière. Celle qui lui a infusé la substance le fait avec une liberté – et un bonheur – finalement assez rares.

Quelques uns – dissidents eux aussi, ou tranquilles hérétiques de toutes académies – ont su ou savent restituer ainsi la nature de ce à quoi – faisant mieux que la capturer – ils tentent, tentaient de nous confronter, dans quoi leur art voulait nous absorber, ce que dans l’immense et l’infime intérieur ils s’attachaient, s’attachent à projeter. Bokanowki parfois, Michèle, dans ses pièces où comme ici l’interdit des instruments ou de leurs mimétiques – chez elle par exemple un orgue, un violon ; là, ces résonances de métallophones qui frappent leur motif – n'a pas cours. Jean-Claude Éloy, possiblement, dans les moments où il s’affranchit de l’interdit du rythme donné tel, scansion, oscillation motrice.
Mais à vrai dire, cette approche intuitive, ce sens des affinités de textures, des équilibres et glissements de masses, évoqueraient plutôt ces formes sans guides autres que celle du matériau, sans règle qui ne serait pas évidences, intuitions, instantané du jeu (ce qui ne veut d’ailleurs pas dire – et dans le cas présent j’ignore si oui ou non – que le travail ne soit pas repris, développé par phase, enrichi, successifs ajustements). En certains territoires noise, par exemple – KK Null à ses moments les plus cosmogoniques plutôt que des timbrés dans le genre MASONNA. Ou chez le singulier Hitoshi Kojo – seul, quand il restitue et sculpte et meut les vibrations des stations de recyclages prises comme biotopes ; ou en duo avec sa femme Carole – sous le nom Jüppala Kääpiö, où tous deux éploient, filent, embrassent des fêtes et des visions, des forêts hallucinées.

Foin de comparaisons. Le titre, de toute façon – j’insiste – dit mieux que tout la pièce, y prépare plus simplement, plus adéquatement, en impression plus brute. La boue luisante attire, son parfum entête et alarme ; ses habitants sont dards, mandibules, manières de follicules ; sa viscosité caresse et englouti. Cette poche de gaz qui crève à sa surface souffle le souvenir où nous étions noyau." (Dioneo - www.gutsofdarkness.com)

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Si nous avons déjà parlé de Carine Masutti, c’est sous son pseudo d’alors, en tant que Temporary Item.s et sous forme d’auto-production. On la retrouve donc sous son véritable nom et cette fois signée sur le label Barge Recordings avec cette cassette limitée à 77 exemplaires dont les compositions faisaient initialement partie d’une installation pour une exposition photo de Ville Lenkkeri, le Finlandais étant d’ailleurs l’auteur de la photo de couverture de cette cassette.

Elle nous avait prévenu, cet album est assez différent de ses précédents travaux en tant que Temporary Item.s. C’est pas faux, mais disons que Of The Glowing Mud est une évolution assez naturelle dans laquelle on retrouve quelques éléments sonores déjà utilisés dans ses précédentes productions. La principale différence est peut-être une approche plus expérimentale, avec une musique bien souvent abstraite, mais aussi parfois plus rude et abrupte. Ainsi l’entrée en matière pourra paraître un peu difficile avec un A Serious Matter minimaliste et répétitif à base de choc et grincements plaintifs de cordes, et un Normal Beaks And The Other partagé entre bruissements métalliques évoquant des piaillements d’oiseaux et un drone grave et oscillant, finalement parfois proche du grondement d’un violoncelle.
Dans un style plus rude, on notera les tonalités brutes et nasillardes de Volt Pine Party qui évoquent à merveille courant électrique tendance haute tension et ronronnement de machines. On se surprend même à penser à Pan Sonic, une référence que l’on ne s’attendait pas à citer en parlant d’un album de la Française. Usant de sonorités assez similaires, aux évocations industrielles, Of The Glowing Mud se distingue quant à lui par son style alangui, lorgnant du coup vers un style dark ambient.

Les 4 autres pièces se font plus mélodiques, même si tout ceci reste très subtile. Sur Mother Of All Pearls, c’est un mobile métallique que l’on a l’impression d’entendre, simplement mis en mouvement par le vent et provoquant une kyrielle de micro-tintements que Carine Masutti superpose et traite via quelques effets.
On s’attardera plus longuement sur les superbes Oopun et A Handful Of Warm Ashes qui nous permettent de retrouver le son de l’artiste. Sur le premier, c’est une sorte d’instrument à corde traditionnel, joué à l’archet, à la fois doux et légèrement grinçant, qui dessine une mélodie contemplative et épurée dans une ambiance de partie de chasse (field recordings, aboiements au loin). Simplement beau. Sur un même tempo, une même approche, A Handful Of Warm Ashes esquisse une mélodie aux sonorités rondes et minérales alors qu’une voix apparait au second plan, probablement dans un dialecte africain.

Un album beau et étonnant, particulièrement riche en s’aventurant dans de multiples styles musicaux, allant même jusqu’à conclure sur une sorte d’electronica mélodique et cliquetante du plus bel effet (Apologies).
Fabrice Allard/EtherReal Webzine
www.etherreal.com/spip.php?article5316